Accrocher, décrocher : c'est toujours exposer...

Entrer dans une petite boutique-galerie d'art, trouver que les oeuvres sont bien mises en valeur, apprécier la disposition des cadres et le voisinage des styles, deviner que c'est un métier parfois terriblement manuel ???
N'allons pas briser le mythe : bien entendu vendre de l'art demande une solide culture générale en la matière, un instinct esthétique, des prises de positions personnelles sur les différents courants picturaux, d'autres petites compétences en expertise, côtes d'artistes et techniques de production mais qui dira l'importance de l'endurance physique ?

Soit aussi des bras musclés et des ongles en acier pour réussir à décrocher l'expo en cours et accrocher la nouvelle en 10 heures, le seul jour de fermeture... Les choix de départ sur la disposition de la boutique ont des conséquences pratiques de manutention comme les 4 panneaux de 9 cadres à démonter. Nos moyens et la place de stockage ne nous permettent pas de garder tout encadré, il faut donc - à chaque fois - descendre puis "ouvrir" les 36 cadres, glisser leur contenu sous pochette de protection, sortir les nouvelles oeuvres, les mettre sous verre et raccrocher le tout. Les grands formats aussi font la navette entre cartons à dessin et murs : comptez une petite centaine de manipulations en tout. D'autant qu'il faut voir plus grand que la sélection finale pour avoir du choix dans les formats et les styles que l'on va essayer de faire cohabiter harmonieusement car le meilleur reste à venir...

Le grand à côté du petit ? Les affiches au-dessus de l'escalier ? Les lithos au-dessus du canapé ? Une fois les tableaux prêts, c'est le grand jeu des chaises musicales, avec transport d'escabeau, du marteau, de pointes et crochets, un peu d'équilibrisme pour atteindre les cimaises, des rapprochements ratés, des essais réussis... Lorsque l'ensemble est à peu près satisfaisant, opération niveau à eau obligatoire pour vérifier les alignements (ça penche toujours !), un coup de gomme sur les murs (traces de doigt en haut à gauche), grand lessivage du sol et comme une petite fatigue :)

En bref, on a tout changé hier !!! (on clique ici pour voir le résultat)

An American in Paris

Jeudi 7 février à la boutique : everyone speaks english :)

(photos tous droits réservés F.B. 2008)

Janvier, morne plaine...

Nous le savions, nous avions été prévenus et nous nous y attendions : entre lendemains de fêtes, soldes et mois du blanc, le mois de janvier a été rude ! Faute de rabais (on ne solde pas l'art !) et de nappes de Sophie Calle, nous n'étions pas en haut de la liste de consommateurs déjà exsangues... Autant dire que le chiffre d'affaires est resté bas, trop bas... Les visites, même désintéressées, ont été rares elles-aussi, le créateur d'entreprise a trouvé les heures bien longues dans sa petite boutique...

Fin de la séquence "complainte et apitoiement" !

Il nous faut relancer la machine et ce début février est l'occasion de rebondir avec la première exposition "personnelle" d'un artiste ! Après les thématiques (Gilbert & George, Histoires Naturelles) qui s'organisaient, en quelque sorte, selon notre bon vouloir, c'est un exercice nouveau. Echanges, sélection des oeuvres et des formats, mise en valeur, accrochage : l'aventure se vit à deux, l'artiste et le galeriste...

Du 7 au 24 février 2008

Sheldon Heitner

Speculations Past

Vernissage le jeudi 7 février à partir de 18h

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